MARTINIQUE

À partir des toutes premières années du vingtième siècle, de nombreuses cartes postales, en particulier sur la ville de Saint Pierre, sont en circulation. Ainsi, un très beau cliché de la « Place Bertin » édité en héliotypie par la maison Dugas de Nantes porte une mention manuscrite d’expédition du 4 décembre 1900. Du même éditeur il existe aussi une carte numérotée S.M.10 intitulée « Rade de Saint Pierre et Phare » dont on peut deviner la date de la plaque photographique « 14 juillet 1895 ». Involontairement, elle est un témoin iconographique tardif de l’apparence de la rade en 1895. De plus, elle met en évidence le fait qu’il est important de ne pas confondre publication d’une carte postale et moment de la prise de vue. Une telle confusion risque parfois d’entrainer de graves anachronismes, car la photographie peut, dans certains cas, être bien antérieure à son édition.

La première carte imprimée sur la Martinique est sans doute « Souvenir de Saint Pierre » portant la signature d’E. Gallois. Elle présente toutes les caractéristiques des cartes éditées en Métropole entre 1896 et 1900. Malheureusement, aucun élément de datation manuscrit ou imprimé ne figure sur le document.

Antérieurement à 1899, nous n’avons jamais rencontré de carte postale illustrée datée (manuscrit ou cachet de la poste).
Par contre, nous possédons une carte du photographe Cochet représentant un « Groupe de jeunes femmes créoles », imprimée par Ad. Weik à Saint Dié N° 2030 datée : « Saint Pierre : 12 juillet 1899 ». Ce cliché sera réédité quelques années plus tard par Leboullanger.

Les premières cartes ayant une datation incontestable, car imprimée sur les cartes elles-mêmes, sont à notre connaissance, celles de Madame Georges Evrard dont l’une est intitulée « Une course de bicyclette au Fond-Coré le 14 juillet 1900 ». Pour l’année suivante, toujours sur Saint Pierre, des cartes du martiniquais Edgard Littée, éditées sous le pseudonyme de « Phos » portent la mention « Août 1901 ».
Dès son apparition, l’histoire de la carte postale est intimement liée à l’histoire culturelle, architecturale, agricole, industrielle, sociale et politique de la Martinique dont elle illustre et accompagne les évolutions.
Antérieurement à 1902, l’essentiel des cartes publiées sur la Martinique a pour sujet Saint Pierre et ses environs, à l’exception notable de quelques cartes de La Vve Amphoux.
Par la suite, les photographes et éditeurs n’ont pas manqué de s’intéresser à la diversité des paysages ou des monuments urbains, de fixer sur la pellicule aussi bien les calamités naturelles (cyclones entre autres) que les manifestations culturelles (carnaval, danses traditionnelles, régates, jeux, etc.) ou encore les événements marquants de la vie quotidienne ou politique.

En définitive, grâce à la carte postale, c’est tout le passé de la Martinique, dans sa richesse et sa complexité qui nous est restitué.
Pour une plus grande facilité d’utilisation des notices, nous avons adopté le classement alphabétique sur le nom propre du photographe ou de l’éditeur.

Le nombre de cartes mentionné pour chaque éditeur ne tient pas compte des rééditions éventuelles.
Les éditeurs étrangers ont été classés à part.
Les éditeurs anonymes seront répertoriés ultérieurement.